Je ne peux pas.
Je ne peux pas abandonner.
Je ne peux pas reculer.
J’ai peur. Je sais.
Mais je ne me laisserai pas écraser.
Ce monde injuste. Ce monde d’horreur.
Qui m’a fait douter de moi, de qui je suis.
De qui je devrais être.
Ce monde.
Dans lequel je ne suis pas seule.
Tellement pas seule…
Parler, c’était se mettre en danger.
J’en étais effrayée.
Mais au contraire, ça m’a donnée la force.
La force de continuer.
La conviction de la légitimité,
De mon intention.
Je sais qui je suis,
Depuis toujours.
Je ne l’ai pas laissé me détruire,
Parce que je savais que je valais quelque chose.
Malgré ce que l’on pouvait dire de moi,
Malgré ce que je croyais qu’on disait de moi.
Je savais qui j’étais.
Non, je ne peux pas baisser les bras.
Je suis plus forte que ça.
Et il est important pour moi,
De l’être pour celles qui ne peuvent pas.
Pour celles qui se taisent,
Pour celles qui ont honte,
Qui se cachent au fond de leur chambre,
La peur et la culpabilité dans l’âme.
Je veux me lever pour elles,
Je veux parler à leur place,
Parce que l’injustice me ronge,
Parce que l’injustice fait rage,
Parce que depuis ce soir-là,
La colère a pris place.
Une colère que je refuse de refouler,
Au nom de la fille parfaite qui sait pardonner.
Jeune fille à la sexualité naissante,
Qui ressent le jugement des hommes possessifs,
Qui désire tant être aimée et considérée.
Jeune fille qui a honte parfois,
Et qui y a droit.
Jeune fille qui a été utilisée,
Et qui a eu l’âme pulvérisée.
Jeune fille qui a tentée de se protéger,
Avec la force qu’elle a su accumuler,
Qui a oublié, parce qu’elle a été violée,
À quel point elle a été aimée,
À quel point elle a été aimée….