Le pardon?

La colère. Vous connaissez? La colère… provient du sentiment d’injustice. « Tu n’as pas le droit ». Quand cette phrase envahie votre esprit, mais que vous ne pouvez rien faire. Quand il est là, à faire ce qu’il veut, et que vous êtes impuissante. Vous connaissez? Moi je connais…

Je sais que vous connaissez…

Quand on me dit « un jour tu pardonneras… »

Comment vous dire…

Non!!! Je ne veux pas pardonner! Parce que pardonner, c’est la dernière chose dont j’ai besoin! Pardonner, c’est dire qu’il avait ses raisons, que je peux l’excuser! Pardonner… c’est dire que je ne suis pas grand-chose… C’est dire que ce n’était pas si grave… C’est refouler encore ma colère, qui selon moi, est justifiée! N’a-t-elle pas sa raison d’être?

Le pardon est à la mode. Si l’on veut se libérer, se soulager, on doit pardonner. Est-ce si nécessaire pour trouver le bonheur? Sans pardon, aucune libération? Vraiment?

Un jour, je me sentais mal de ne pas être capable de pardonner. J’en ai parlé à ma sœur. Et elle m’a si bien répondu :
« Pour pardonner, il faut qu’il y ait repentir. »
Tellement…

Le pardon rime avec mon sentiment de culpabilité. Ne demandez pas à quelqu’un qui se sent coupable, de pardonner!!! Ce qui m’appartient, m’appartient. Ce qui lui appartient, lui appartient. Point.

Femmes, telles que vous êtes…
Vous n’avez pas à pardonner. Vous n’y êtes pas obligées.
Vous avez le droit de dire « je n’accepte pas. Je ne suis pas d’accord. Je refuse. »

Le pardon… est-ce essentiel?

Le pardon… c’est culturel. Libérez-vous de cette prison. Une prison morale. Ce pardon si féminin qui nous donne l’impression d’être une bonne fille. D’être gentille. D’être juste…

Je te pardonne… j’accepte?
Non. Jamais.
Je n’accepterai jamais ce que tu as fait.
Je suis un être respectable.

Le pardon, il est pour moi. Je me pardonne d’avoir enfoui cette colère si longtemps. Je me pardonne d’être incapable de te pardonner…

6 réponses sur “Le pardon?”

  1. Magnifique!
    Ne t’étonnes pas si prochainement (ou non) il y aura un article similaire sur mon blog :$
    C’est dans mes brouillons depuis quelques jours et c’est un sujet qui me parle évidemment!

    Je suis totalement en accord avec toi! Comment peut-on pardonner? Et je suis d’accord on se pardonne de ne pas eu le courage de se pardonner.. Et le chemin est long à ce niveau là

    1. On se sent si coupable de ne pas être capable de pardonner. La culpabilité, encore. Pendant que les vrais coupables, eux, ne reconnaissent pas la leur. Je crois que c’est un processus normal de laisser vivre sa colère et de la nommer. Je crois qu’il est normal, après avoir traîner la culpabilité, de ne plus la vouloir, de frissonner à l’idée de pardonner. Le pardon, c’est très judéo-chrétien. Surtout pour nous, les femmes, qui sommes supposées pardonner à tout vent. Peut-on vivre nos émotions? A-t-on le droit d’être une femme en colère? Je suis en colère, mais celle-ci n’est pas négative. Je m’en sers pour m’affirmer, avancer, foncer. Pour l’instant, pardonner serait de me taire à nouveau, ce que je refuse. J’ai besoin de crier. Cela fait partie de ma libération. Je sais que tu comprends et que tu l’écris cette colère, car il faut la sortir, ne plus la refouler. Elle est nécessaire et elle fait partie du processus. Elle est essentielle pour la perception positive de soi-même. Le pardon peut attendre.

      1. Je suis totalement d’accord.
        Je pense qu’il y a un très très très long processus avant d’arriver au pardon (et encore si on le souhaite! Ce n’est pas parce que la société nous dicte le pardon, que nous avons l’obligation de le faire!)
        Pour le moment, comme toi, je n’ai aucune envie et raison de pardonner! Ca me donnerait l’impression que l’on minimisera mon vécu.

        C’est aussi vrai par rapport aux femmes.. Elles doivent savoir tout faire, être souriantes.. et surtout pardonner ceux qui l’ont blessé.. Pourquoi?

        1. Bah… sans vouloir paraître pour une féministe frustrée (car être une femme en colère, c’est nécessairement être frustrée!), je crois que le pardon féminin faisait bien l’affaire des hommes. Pendant combien de siècles les femmes devaient-elles pardonner à leur mari leurs infidélités ou leur violence? L’Église qui faisait sentir coupables ces femmes qui osaient crier à l’injustice! Le silence féminin a été imposé au nom de cette vertu qu’est le pardon. Et aujourd’hui, il y a encore du chemin à faire. On n’a qu’à constater cette définition péjorative que certains associent au féminisme, malheureusement.

  2. Je suis d’accord.. c’est totalement encrée dans les mœurs et dans nos comportements..
    Je le découvre petit à petit avec mon nouvel homme en comparaison avec mon ancien (c’est pas bien je sais mais..)
    Mon homme n’ arrête pas de me dire d’arrêter de dire  » pardon » alors que l’ancien me faisait d’autant plus culpabiliser…

    On a encore beaucoup de chemin à parcourir…

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